Décrochage scolaire 16 ans : âge légal d’obligation de scolarisation en France. Tout élève français ou étranger résidant en France est censé suivre sa scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans. Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l’instruction est obligatoire jusqu’à l’âge de 13 ans à l’origine. Elle sera augmentée à 14 ans ensuite pour atteindre 16 ans en 1959. La sortie précoce de l’école, plus connue sous l’appellation de décrochage scolaire est une réalité en France. Le décrochage est un processus qui conduit chaque année des jeunes à quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu une qualification équivalente au baccalauréat ou un diplôme à finalité professionnelle. Le décrochage scolaire est un fléau qui a des conséquences graves pour les jeunes qui en souffrent. Il n’épargne malheureusement pas la Martinique. Le décrochage scolaire est un phénomène multifactoriel. À la grande diversité de situations de jeunes en risque de décrochage doit répondre une grande diversité de solutions possibles. Qu’est-ce qu’un décrocheur ? Echec scolaire et décrochage scolaire, sont des notions distinctes. La première pose la question de l’apprentissage, la deuxième celle, plus large, du rapport de l’individu à l’institution scolaire. Définition officielle : Le décrocheur, ou sortant sans diplôme ni qualification, est l’élève inscrit une année donnée et qui n’obtient ni diplôme ni qualification durant l’année considérée et n’est pas inscrit l’année suivante dans une formation général ou professionnelle. Les facteurs du décrochage Il est la conséquence d’un désintérêt progressif de l’élève pour l’école, fruit d’une accumulation de facteurs qui tiennent à la fois au parcours personnel du jeune et à la façon dont fonctionne le système éducatif. Les études statistiques récentes montrent que les populations concernées par le décrochage scolaire sont relativement hétérogènes. Le décrochage scolaire touche ainsi, à des degrés divers, des jeunes issus de l’ensemble des catégories socioprofessionnelles, de structures familiales et d’origines nationales différentes. Toutefois, certains facteurs augmentent le risque de décrochage de façon significative. Indicateurs La notion de décrochage scolaire est cependant difficile à appréhender et à mesurer. Pour quantifier le phénomène, il existe aujourd’hui plusieurs indicateurs de mesure du décrochage scolaire : Indicateur national. Le taux de sortants sans diplôme mesure le nombre d’élèves sortant du système de formation initiale sans diplôme du second cycle du secondaire. Il s’agit d’un indicateur de flux qui indique le nombre de jeunes décrochés « produits » chaque année par le système scolaire. Toutefois, le suivi statistique ne permet d’identifier la sortie du système scolaire que pour les populations âgées de 16 ans ou plus. Le phénomène du décrochage n’est donc réellement mesuré qu’à la fin du collège. Indicateur européen. Le taux de sortants précoces (early school leaving) porte sur l’ensemble des jeunes âgés de 18 à 24 ans qui ne sont pas diplômés du second cycle du secondaire et qui ne sont pas en formation, rapporté au nombre total de jeunes âgés de 18 à 24 ans. Il s’agit d’un indicateur de stock. Indicateur international. Le taux de NEET - Not in Education, Employment or Training- indique la part des jeunes de 18-24 ans qui ont quitté l’école et qui ne sont ni en emploi, ni en formation. Le périmètre est différent du décrochage puisqu’un NEET peut être diplômé, de même qu’un jeune non diplômé peut-être en emploi et n’est donc pas NEET Un outil de repérage Le système interministériel d’échange d’informations (SIEI) permet un repérage des jeunes en situation de décrochage à partir du croisement des bases de données du ministère de l’éducation nationale et de ses partenaires (agriculture, centres de formation des apprentis, emploi) dans le cadre de quatre campagnes de repérage annuelles. Le SIEI (Système Interministériel d’Echanges d’Informations ) est l’interconnexion des différents systèmes d’information (Education Nationale, Agriculture, CFA, Missions locales) permet de repérer les décrocheurs selon 4 critères : Agés de 16 ans et plus à la date du traitement Scolarisés pendant au moins 15 jours au cours de l’année précédente ou N’ayant pas obtenu le diplôme du cursus de formation suivi l’année précédente ou de l’année en cours Non scolarisés dans un autre dispositif de formation initiale ou non-inscrits en apprentissage à la date du traitement La lutte contre le décrochage La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité nationale absolue qui articule prévention et remédiation sur un objectif central : faire que chaque jeune puisse construire son avenir professionnel et réussir sa vie en société. Le décrochage scolaire est un phénomène multifactoriel. À la grande diversité de situations de jeunes en risque de décrochage doit répondre une grande diversité de solutions possibles. Ces solutions font l’objet d’une co-construction par les différents acteurs concernés au plan local. Le Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire – GPDS : L’ensemble de l’équipe éducative est concerné par la lutte contre le décrochage scolaire, qui est intégrée dans le projet d’établissement à travers un volet « prévention du décrochage ». Le GPDS réunit l’ensemble des acteurs susceptibles de contribuer à la compréhension et à la prise en charge de la problématique de l’élève dans sa globalité. Les acteurs de la lutte contre le décrochage scolaire Mission de lutte contre le décrochage scolaire La mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) vise à prévenir le décrochage scolaire, faciliter l’accès au diplôme et à la qualification des jeunes en situation de décrochage et sécuriser les parcours de formation. Les missions et les compétences des personnels intervenant dans le cadre de la MLDS sont définies par un référentiel national d’activités et de compétences. L’article L122-2 du code de l’éducation et la circulaire du 29-03-2013 inscrivent la lutte contre le décrochage scolaire comme une des missions centrales de l’éducation nationale. En Martinique , L’équipe de la MLDS met au service des établissements scolaires ses compétences en matière de conseil, d’expertise et d’ingénierie de formation pour les accompagner au mieux dans la construction d’actions de prévention et de parcours adaptés. Elle est également en charge de la coordination d’actions spécifiques mises en place dans les établissements scolaires : micro lycée, sas de remobilisation, accueil des élèves exclus définitivement, les clauses sociales, etc. 12 coordinatrices/coordinateurs-conseil interviennent quotidiennement dans les collèges et lycées (prioritairement dans les LP et LPO) avec une organisation par bassin de formation et assurent des permanences dans les Centres d’Information et d’Orientation. Plus d’information en consultant : Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) | Académie de Martinique (ac-martinique.fr) La collectivité Territoriale de Martinique La loi n 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a confié aux régions, en lien avec les autorités académiques, la mise en œuvre et la coordination des actions de prise en charge des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ou sans un niveau de qualification suffisant. Un protocole d’accord entre l’Etat et l’association des régions de France (ARF) relatif à la lutte contre le « décrochage » scolaire a été signé en juillet 2015. Il s’est décliné en une convention entre l’Etat et la Collectivité Territoriale de Martinique en 2018.